Il existe aujourd’hui dans la culture de prévention des risques professionnels, une parade de fiabilité trop souvent délaissée mais qui possède pourtant toute son importance. Il s’agit du Débriefing.
Pourquoi le débriefing ne suscite t-elle pas plus d’intérêt ?
La réponse ne réside pas dans la difficulté technique de l’exercice mais plutôt dans le contexte dans lequel cette pratique s’inscrit.
Effectivement il n’est simple de rester motivé en fin d’activité pour remettre une couche sur le 8 qui se termine. Qui n’a jamais entendu : « j’ai rien à dire ! On a fait le job c’est le principal. Tu devrais être content non ? ». Il peut exister une contrainte géographique ou temporelle entre les équipes et le manager.
Alors le débriefing est-il réellement un outil indispensable et si efficace que cela ?
Je suis allé chercher la réponse dans mes expériences passées, de la réalisation à l’analyse des résultats.
Lorsqu’un pilote de l’aéronautique apponte sur le porte-avions ou qu’un exercice sécurité (simulation d’un incendie, d’une entrée d’eau de mer dans le navire…) se déroule à bord, un débriefing est systématiquement organisé.
Un seul objectif ➡️ PROGRESSER
En entreprise, cette parade de fiabilité doit être considérée comme partie intégrante de la séance de travail. Ainsi le débriefing intervient immédiatement après la séance et ne déborde pas de l’heure de fin du posté. S’il s’avère trop difficile de réunir toute l’équipe pour le debriefing. Il est tout à fait possible de prendre les binômes ou l’équipe restreinte et débriefer en plusieurs fois.
Au-delà de la volonté de se réunir avant de quitter la séance de travail, il existe quelques règles à respecter pour réaliser un bon débriefing :
– le management doit être présent afin de démontrer l’engagement de l’ensemble du personnel et l’importance accordée à cette tâche ;
– il faut écouter en premier lieu les exécutants sur le déroulement du travail réalisé en partant du lieu de travail puis en remontant ensuite à l’encadrement. Le but est de retenir et de capitaliser les éléments d’expérience vécus sur le terrain ;
– relever et commenter de manière positive les actions qui doivent être encouragées voire récompensées ultérieurement (on évoque ici la sécurité positive) ;
– il faut ensuite identifier et traiter ensemble les écarts ainsi que les problèmes rencontrés lors de la situation de travail. Cette mise à plat des difficultés permettra d’anticiper la séance suivante ou d’éclairer l’équipe suivante sur des aléas de chantier.
Le compte-rendu du débriefing
Il est important de conserver une trace écrite du débriefing afin qu’il profite à tous (notamment si le débriefing a été réalisé en plusieurs équipes). Le compte-rendu permet de progresser en se référant toujours à ce qui a été écrit auparavant. « Les écrits restent, les paroles s’envolent, les écrits restent » traduction Française de l’Expression latine d’Horace.
En aucun cas il ne s’agit de régler ses comptes en public lors d’un débriefing, s’il y a une réelle difficulté conflictuelle, dans ce cas-là il faut traiter en aparté.
La lecture des débriefings de la semaine doit permettre de visualiser ou non la progression des équipes. Si un Item apparait systématiquement toute la semaine sans avoir pu trouver une solution palliative, cela doit être considéré par le management comme un constat d’échec.
Par exemple le binôme de compagnons n’a pas pu poser une plaque de coffrage dans un angle peu accessible. Le débriefing fait la synthèse des solutions épuisées lors de la séance de travail. La lecture du débriefing par le bureau d’étude permet de réorganiser le travail. Il explique l’attente de la livraison d’un engin plus adapté avec un chauffeur formé à sa conduite. Un compagnon en renfort sera présent lors de la réalisation du nouvel essai en raison de la complexité. Voilà un débriefing efficace !
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