Un récent dramatique accident entre un cycliste et un automobiliste relance la question de la gestion de l’agressivité sur la route. Vous vous êtes sûrement rendu compte que la route rend agressif même pour des personnes calmes. On a tous observé au mois une fois une altercation entre automobilistes. Les piétons, cyclistes, trottinettes ou motards peuvent aussi être pris à partie.
L’effet cockpit
Sur la route nous pouvons être soumis à ce que l’on appelle l’effet cockpit. Il fait référence à la sensation que les conducteurs ressentent lorsqu’ils sont en route, entourés de nombreux contrôles et affichages, semblable à un pilote dans le cockpit d’un avion. Les voitures modernes possèdent souvent des tableaux de bord numériques et diverses aides à la conduite qui peuvent donner cette expérience immersive. On est déconnecté des interactions avec les autres paramètres présents sur la route (un piéton qui traverse, une voiture qui n’avance pas assez vite, un feu trop long…). Par conséquence nous perdons le contact visuel direct avec une tierce personne.
Dans un embouteillage la frustration vient du fait que l’atteinte du but est bloquée par des obstacles que l’on ne maitrise pas. Ce sentiment est renforcé dans le cas d’un conducteur seul à bord.
En plus on ne voit pas directement les autres usagers de la route.
On peut alors rapidement perdre ses moyens, klaxonner, s’engager sur des voies interdites ou insulter celui qui n’avance pas assez vite et qui est pourtant dans le même cas que nous. Nos réactions peuvent prendre des allures disproportionnées par rapport au fait initiateur.
En roulant c’est pire car nous sommes isolés et que le regard s’estompe avec la vitesse. Le contact visuel avec autrui est inexistant au delà de 36km/h. Impossible alors de percevoir l’attitude de l’autre.
Des facteurs aggravants s’ajoutent à cet effet cockpit : alcool, drogues, fatigue, stress, chaleur.
La conséquence est que notre cortex préfrontal n’est pas aussi performant qu’en temps normal. Nous sommes moins concentrés et nous avons des difficultés à gérer nos émotions.
Un constat a été réalisé : les conducteurs de cabriolets sont généralement moins agressifs car ils possèdent une meilleure vision de leur environnement et sont moins soumis à l’effet cockpit.
Comment lutter contre le piège de l’agressivité sur la route ?
Une solution vise à repérer les facteurs qui nous rendent irritables et d’y associer une astuce pour y remédier.
Par exemple dans un embouteillage ma solution consistait à fermer les vitres et crier très fort pour évacuer le stress. Après cet exercice, je me faisais une raison en écoutant un podcast ou la radio.
Pour la chaleur, je recommande d’avoir une bouteille d’eau pour s’humidifier la nuque et le visage.
Vous pouvez aussi songer à acheter un cabriolet !!! Sinon des formations pour mieux analyser ses comportements au volant existent.