Evoluer aujourd’hui dans un espace de travail sécurisé semble une évidence. Pourtant nous observons régulièrement les effets de la routine sur les lieux de travail. L’habitude crée au fil des jours des situations à risques sans pour autant que le salarié ne s’en rende compte. Grace à 3 règles simples, chaque encadrant peut être en mesure de sensibiliser au quotidien ses équipes dans la recherche de la performance en sécurité. L’appui d’un personne extérieure, le temps d’arrêt et la Check-List sont des méthodes tirées des industries à risques et qui apportent de vraies solutions concrètes pour garantir un environnement de travail sûr et sain.
La vision croisée
La notion de vision croisée ou de vigilance partagée consiste à s’affranchir du problème d’habituation qui annihile au fil du temps la perception du danger. Une personne extérieure au poste de travail (ouvrier d’un autre atelier, chef d’équipe, manager transverse…) vient observer et échanger avec le travailleur sur les conditions de travail. Le temps d’échange n’a pas besoin d’être long. Les bénéfices de la vision croisée pour la prévention des risques professionnels sont multiples : détection de dangers potentiels, amélioration de la sécurité, identification de bonnes pratiques à reproduire, etc…
Comment mettre en place une vision croisée dans l’entreprise ? Il s’agit d’informer l’ensemble des salariés de la démarche, former des personnes à ces visites de terrain (Gemba Walk, chasseur de risques), calendrier des visites, collecte des remarques etc…
Le temps d’arrêt
Il est important de consacrer un temps d’arrêt avant de (re)commencer à travailler. Ce court moment dédié à l’observation permet à notre cerveau de se préparer au travail à réaliser (inventaire du matériel et de son état), éviter les erreurs liées à la précipitation ou rater une étape dans la procédure qui était en cours.
En effet il existe plusieurs bénéfices au temps d’arrêt pour la prévention des risques professionnels : éviter que l’erreur humaine ne se transforme en accident, optimiser le poste de travail pour rester concentré sur la tache.
Comment mettre en place un temps d’arrêt avant de commencer à travailler ? C’est la sensibilisation des salariés et/ou des chefs d’équipe sur le fonctionnement de notre cerveau qui permet de mieux comprendre l’importance de ce rituel. Ancrer le temps d’arrêt dans son activité témoigne de la volonté de progresser dans le domaine des facteurs humains.
La check-list à dérouler avant chaque reprise du travail
Issues des industries à risques (aviation, médecine, nucléaire), la check-list a traversé les périodes. C’est une liste de vérifications à effectuer avant de commencer à travailler pour s’assurer que tout est en ordre et que les conditions de travail sont sécurisées. L’importance réside dans la compréhension des enjeux autour de cette technique destinée à fiabiliser notre espace de travail. Si la check list est connue, peu de personnes comprennent l’importance et la rigueur nécessaire liés à son emploi. Sa conception (point abordés, ordre de vérification) releve de professionnels expérimentés au poste de travail considéré. Les bénéfices de la check-list pour un espace de travail plus sûr sont nombreux : exhaustivité des points à vérifier, marquer un temps de réflexion avant de commencer, écrire des remarques éventuelles, faire un Stop si une étape n’est pas validée.
Construire un environnement de travail plus sûr
Les 3 règles à respecter pour garantir un environnement de travail sûr et sain sont issues du domaine des facteurs humains. Il s’agit de la vision croisée, du temps d’arrêt et de la check-list.
Il est important d’expliquer la genèse de ces pratiques et d’illustrer par des exemples concrets comment mettre en place ces 3 techniques. Former ses collaborateurs à ces pratiques de prévention des risques professionnels témoignent d’une maturité des organisations dans la prise en compte des facteurs humains. L’erreur est normale, toutefois nous pouvons éviter qu’elle ne se transforme en accident.
Une fois en place et appliquées, il est conseillé de délivrer des encouragements envers ceux qui mettent en œuvre l’une ou les 3 règles pour améliorer la sécurité au poste de travail.