Actualité,  Risque routier professionnel

Un drame… pourtant prévisible !

Comprendre comment les pièges du cerveau ont pu conduire à un terrible accident de la route d’un bus scolaire.

La décision de justice est rendue : coupable !

Dans le cadre du procès de l’accident du bus scolaire percuté par un TER, la justice a réuni toutes les preuves permettant d’affirmer que le 14 décembre 2017, les barrières du passage à niveau situé sur la commune de Millas étaient bien baissées.

Le procureur évoque dans son réquisitoire les conséquences du fonctionnement de notre cerveau sur nos activités. Les pièges de notre cerveau ont une influence considérable sur nos activités, en particulier sur la façon dont nous nous comportons dans des situations familières et routinières.

La conductrice qui s’est engagée sur la voie tandis que les barrières étaient baissées, a été victime de :

▪️la Routine ;

▪️l’Inattention ;

▪️du Manque de vigilance.

Un dramatique accident et pourtant involontaire : un piège du cerveau lourd de conséquences tant pour les victimes que pour la conductrice.

Les pièges de notre cerveau

N’oublions jamais : nous sommes TOUS des conducteurs qui empruntons un trajet habituel quotidien.

Cet accident tragique est un rappel brutal que nous sommes tous des conducteurs susceptibles de tomber dans le piège du cerveau. Nous pensons que notre trajet quotidien est familier et sûr, mais il suffit d’un instant de distraction pour que tout bascule.

C’est pourquoi dans nos Parcours d’Accompagnement en Santé Sécurité (PASS), nous travaillons avec les travailleurs pour leur apprendre à décrypter ces pièges du cerveau. Nous leur enseignons également les parades de fiabilité à mettre en place aux moments opportuns pour éviter de tomber dans ces pièges.

Le passage à niveau est un exemple classique de situation où la vigilance est essentielle. Nous encourageons donc tous les conducteurs à être attentifs et prudents lorsqu’ils traversent les passages à niveau. N’oublions jamais que demain, ce pourrait être nous qui sommes à la place de la conductrice impliquée dans cet accident tragique.

Ce chauffeur demain c’est Moi, c’est Vous.

Sécurité et apprentissage

Alors quand nous abordons les parades de fiabilité (aussi connu sous le nom de PFI) à mettre en place aux moments opportuns, on évoque le passage à niveau.

Que faut-il faire pour que ce type d’accident ne se reproduise pas ? Ce sont les stagiaires qui ont donné les réponses :

– un second conducteur à coté du chauffeur (vigilance adaptée)

– des trajets différents dans la semaine (casser les automatismes)

– un STOP à respecter malgré les barrières ouvertes (minute d’arrêt)

– un brief sur le risques du trajet avant de partir (pré job brief)

– un boitier embarqué qui freine le véhicule si les barrières sont abaissées (safety in design)

– une double barrière comme un sas (minute d’arrêt)

– une passerelle au dessus de la voie ferrée (danger supprimé)

Comme dans tous les domaines, il y a une courbe d’apprentissage en matière de sécurité. Au début, nous sommes tous enthousiastes et motivés à mettre en place les mesures de sécurité nécessaires. Mais avec le temps, nous avons tendance à oublier les bonnes pratiques et à devenir complaisants. C’est ce qu’on appelle la courbe de l’oubli.

Pour éviter de tomber dans le piège de la complaisance, il est important de répéter régulièrement les bonnes pratiques de sécurité. En les répétant, nous les ancrerons dans notre cerveau et elles deviendront une seconde nature pour nous. De cette façon, nous serons en mesure de maintenir une performance élevée en matière de sécurité.

En résumé, la performance en sécurité n’est pas quelque chose qui se développe spontanément. C’est un processus continu qui nécessite de la pratique, de la persévérance et de la répétition. En mettant en place des programmes de formation continue et en créant une culture de la sécurité au sein de l’entreprise, nous pouvons assurer une performance élevée en matière de sécurité à long terme.

Accident de la route : drame de MILLAS