Une culture de sécurité industrielle robuste et bien ancrée se traduit par la capacité des agents à savoir dire STOP dès lors que l’on se trouve face à une situation dangereuse. Dans certains cas, oser dire NON, c’est garantir la sécurité des Hommes et des biens. Nous conviendrons qu’il est difficile d’exprimer un refus et des études permettent de l’expliquer. Le STOP s’inscrit dans le cadre réglementaire du travail et les bénéfices d’une telle attitude sont visibles. Nous pouvons concevoir qu’il n’est pas naturel de dire NON. Toutefois il existe un apprentissage au travers de méthodes qui ont fait leurs preuves.
Il existe dans la décision de prononcer un refus, une forme de prise de risque. En effet, l’individu s’expose alors que son éducation occidentale lui a inculqué le respect de l’autorité. Un sentiment de culpabilité va apparaître. Puis s’ajoute la peur de ne plus être considéré ou mis à l’écart. Dans un milieu social où il faut obéir au chef pour être dans la norme. Dans un second temps, la colère va subsister tout d’abord vis à vis de son interlocuteur, puis envers soi-même car on n’a pas osé dire NON.
La visite générale périodique (VGP)
Prenons un exemple : La dernière visite générale périodique (VGP) du chariot élévateur du magasin a dépassé la date limite de validité fixée à 6 mois. L’organisme contrôleur ne peut venir que la semaine prochaine. Clémentine la préparatrice, sait que la dernière visite avait décelé des anomalies non visibles car le chariot est vieillissant. Face à la demande de Michel le chef d’atelier, de faire sortir les palettes pour la commande en cours, Clémentine n’ose pas dire STOP au titre de la sécurité.
Il est question ici d’analyser le NON Positif. Il s’agit de la réponse à une demande bien écoutée, pour laquelle le refus est conscient et réfléchi. C’est l’expression de l’analyse d’un(e) professionnel(le) qui identifie une situation anormale vis-à-vis de la sécurité. Le refus émane de la volonté d’assumer ses responsabilités et de s’affirmer dans le but d’être respecté en retour.
La nécessité de dire STOP
Le volet réglementaire (Code du travail 4ème partie) aborde à plusieurs reprises la nécessité de dire STOP : dans les principes généraux (Livre 1 Titre II – éviter les risques) et le droit d’alerte de l’employé (Titre III). En cas de doute ou de désaccord, la loi nous demande de partager le problème de sécurité avec ses responsables.
Poursuivons notre exemple de réaction face à un imprévu. Clémentine indique à Michel qu’elle comprend bien le besoin. Elle lui rappelle de manière bienveillante que l’on ne peut réglementairement pas utiliser le chariot élévateur. Michel grommelle car il n’y a pas d’autres caristes disponibles. Et ces caristes n’auraient pas fait d’histoires pour une semaine de dépassement !
Une culture de sécurité industrielle Pro active, la vigilance partagée d’autres personnes de l’atelier(caristes) ou dans les bureaux (service achats) auraient pu anticiper cette situation de blocage, d’autant que l’organisme agréé revient régulièrement. Il est convenu que le risque auquel l’atelier est confronté n’est pas maitrisé. Le refus nécessite parfois de gagner du temps pour réfléchir afin d’expliquer, ou encore mieux de proposer, une solution alternative (le STOP Positif).
Formation culture de sécurité
La dernière formation de Clémentine aux Facteurs Organisationnels et Humains lui a donné des pistes pour rallier rapidement une situation de travail sécurisée. En faisant appel au collectif de travail, elle informe Michel des disponibilités d’un autre chariot dans le service voisin. Après une relance argumentée des achats auprès de l’organisme agréé, Michel a gagné deux jours sur la date de la VGP. La carte de visite d’un loueur de chariots est également disponible dans le bureau de Michel pour les manutentions de fin de semaine. En synthèse, l’appartenance à une culture de sécurité industrielle forte permet d’effacer le sentiment selon lequel il faut obligatoirement s’exposer pour dire STOP. Le NON positif est admis et témoigne d’un comportement proactif des collaborateurs.
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